Cependant les violons ne "frisent" jamais (CD2 04 & 17) et ne virent pas au désagréable comme sur beaucoup d'enregistrements purement numériques.
Les violons ont donc cette "matière" qui manque cruellement sur les enregistrements actuels où seules les harmoniques supérieures sont mises en avant !
La profondeur de la salle est environnante sur les passages moins orchestrés (ex. CD2 12): le contour et la position des instruments solistes se
détachent alors parfaitement.
Le souffle est réduit à sa plus simple expression grâce à une distribution spectrale bien répartie sur toute la bande audio. Il ne gène en aucun cas.
La dynamique générale est exceptionnelle, liée à la largeur de la bande magnétique et donc à l'énergie disponible : 3 pistes sur 35 mm soit
environ 1/2 pouce par canal !
La normalité professionnelle est de 16 pistes sur 50 mm !!!
Il existe pourtant quelques tassements acoustiques et un peu de confusion sur les passages finaux (CD2 14)
avec l'orchestre complet. Ceci étant à nos oreilles, uniquement lié à la compression et au transfert lors du mastering original.
Envie de prendre un peu d'air ?
Envie de retrouver la dimension d'un orchestre ?
Envie de musique tout simplement ?
Un vrai coup de "ballet" pour revitaliser vos oreilles ...
Le charme de Stacey KENT nous envahit avec sa voix, alternant sensualité et rythme.
Avec son compagnon saxophoniste Jim Tomlinson, elle nous fait découvrir
ses héros du jazz : Ray Charles, Sinatra, Nat King Cole, Dean Martin, Brubek, Ellington, mais aussi James Taylor (You've got a friend) et ...
une très bonne reprise - en français - de Charles Trénet "Que reste t-il de nos amours" (I wish you love).
Réalisée en Angleterre en 2003, la prise de son est magnifique de dynamique et de précision, notamment sur le sax, parfaitement
centré, plein, avec un très beau bas-médium.
La guitare de Colin Oxley est au contour parfait et nous colle à la peau ("People will say we're in love", "Que feras-tu de ta vie").
Les cordes ne sont pas tirées vers l'aigu mais possèdent une matière sonore bien réelle.
Même si le "dé-esser" (suppression des sifflantes) a quelque peu été oublié sur la voix lors du master, il n'en demeure pas moins un très beau CD de jazz vocal
que vous écouterez avec plaisir, quelle que soit votre sensibilité du moment.
Le chef hongrois Ivan FISCHER nous donne ici une interprétation magistrale et peu commune des danses hongroises de Brahms.
Avec tziganes jouant violons solos et cymbalum (Danse N°12 en Ré mineur) !
Les parties spécifiques pour chacun de ces instruments, arrangées par le chef lui-même,
viennent ajouter à l'ambiance romantique (N°11 en Ré mineur) mais aussi très enlevée et festive.
L'enregistrement réalisé par Philips Classics en 1999 avec la technologie "bitstream" est très dynamique, bien qu'inégal,
avec une présence de la première octave forcée sur quelques reprises (Danse N°21).
Les pupitres de cordes sont magnifiques, même s'il existe un peu de confusion dans la masse orchestrale sur certains passages.
Il n'y pas de coloration notable sur le médium, par ailleurs très riche.
Sur la danse N°7 en La majeur, l'introduction au
tarogato (grande clarinette) est d'une présence confondante et
les violons possèdent un excellent soyeux.
La qualité du lieu de l'enregistrement est bien palpable et possède peu de réverbération.
Et bien dansez maintenant !
Blossom DEARIE est effectivement notre "Petite fleur chérie" !
Pianiste, avec sa voix si caractéristique, elle module à la fois des sons d'une pleine gaieté (Plus je t'embrasse, Give him the ooh-la-la) et
des moments de tendresse à vous tirer les larmes aux yeux (I walk a little faster, Like someone in love, They say it's spring).
Sur cet album stéréo enregistré chez Verve en Septembre 1957 avec le producteur Norman Granz, elle est entourée
des plus grands de l'époque : Herb Ellis à la guitare,
Ray Brown à la basse, Jo Jones à la batterie ! Excusez du peu !
La prise de son est typique de cette fin des années 50 : un réalisme sur la voix à couper le souffle
(qui est pourtant techniquement bien présent ...).
La masterisation d'origine est très bonne, même si les notes de la contrebasse (40 - 80 Hz) de Ray Brown sont un peu mises en avant.
Contrairement à d'autres enregistrements de ces mêmes années, la séparation stéréo n'est pas très marquée ; mais
la profondeur est excellente et on devine
le positionnement des micros entre la chanteuse et les instrumentistes.
En "bonus" sur le disque dont nous disposons (plage 14 non indiquée !) une prise directe - mais ratée - du studio avec quelques sons de cabine.
Vous noterez immédiatement l'augmentation de la transparence sur ce morceau non compressé.
A "Blossom" fell.
Attention : Michael Bublé nous fait son cinéma.
Enregistré par la Warner par Humberto Gatica, superbement mixé sur Pro Tools et avec un mastering final de chez Sony à New York,
tout était déjà techniquement réuni pour que ça sonne ...
Et c'est bien le cas ! Michael Bubblé nous envoie ses coups de coeur
et la voix chaude du crooner canadien s'exprime ici pleinement.
Le haut grave - bas médium rend un hommage appuyé à la voix du chanteur.
Avec des musiciens du meilleur niveau, délivrant un puissant message musical, la compression est à la hauteur de
nos attentes : la lisibilité, malgré la dynamique de l'ensemble, ne laisse pas de place à la critique ("For once in my life" , "Summer wind").
Même si l'image stéréo n'est pas très profonde, c'est la rapidité du message qui l'emporte avec de très beaux écarts de dynamique.
Sur sa version de "The way you look tonight" et surtout "Put your head on my shoulder", c'est le romantisme du chanteur qui s'impose.
Sans tomber dans la guimauve. Troublant.
Sur "Kissing a fool", "How can you mend a broken heart" et "Come fly with me" on notera le détachement de la voix - superbe - par rapport à l'extrème grave soutenu de
la basse électrique, sans intermodulation.
Sur un bon système, la voix doit rester bien présente et tous ces morceaux doivent passer sans saturation, sans mettre à genoux
l'amplification et les haut-parleurs.
A vrai dire, ce fils spirituel de Frankie et Dean - et peut être même de Mel et Bing - n'avait pas besoin de tant
de technique autour de lui pour imposer ses qualités ...
A écouter sans modération, à un niveau - très - confortable !
Si vous avez un coup de blues, alors le saxophoniste et clarinettiste Benny WATERS va vous remettre d'aplomb.
Enregistré en Avril 1976 au célèbre "Stampen" (the Pawnshop) de Stockholm, ce musicien de 74 ans vous transmet une énergie et un dynamisme incroyables.
Entouré d'excellents musiciens locaux, dont le subtil Björn Milder au piano, la prise de son analogique réalisée avec
les grands classiques Neumann KM84 et Shure SM76 respire la santé. Les timbres sont superbes,
principalement sur les quelques morceaux où Benny embouche sa clarinette.
Le piano droit est très léger, reconnaissable à ses harmoniques parfaitement définis (Some of these days).
La contrebasse sait rester discrète et les quelques solos finaux de guitare sont admirables.
Et lorsque Benny se met à chanter (Ziggin' and Zaggin'), il est immédiatement devant vous ...
Là encore, la prise de son respecte parfaitement le positionnement des artistes dans l'espace.
La phase est maintenue sur tout le spectre audio
et les pointes de dynamique sont absorbées avec aisance par le mixage analogique et la bande Ampex Grand Master.
Patricia PETIBON : un premier disque hors du commun chez Deutsche Grammophon pour cette merveilleuse soprano de la "french touch".
Sur cet enregistrement récent de Janvier 2008, la voix riche en harmoniques, avec toute ses nuances, ses couleurs, passe sans saturations.
L'aération est très belle et parfaitement ressentie dès les introductions orchestrales : "Vorrei spiegarvi, oh Dio" , "Deh vieni, non tardar".
Les timbres des instruments du Concerto Köln dirigé par Daniel Harding sont parfaitement respectés.
La froideur numérique a disparu.
La prise de son entre dans une incroyable diagonalité.
Les ingénieurs du son de DG maintiennent au fil des années - même si les débuts numériques furent délicats -
le plus haut niveau.
On se laisse séduire tout au long de cet enregistrement réalisé avec les techniques actuelles et
qui possède de très rares et très belles qualités.
Raffiné.
"Amoureuses" est un hymne aux femmes et à l'expression des sentiments amoureux.
A l'écoute, comment ne pas tomber amoureux, nous aussi, de la belle Patricia ...
Claudio ARRAU. Encore un enregistrement Philips des premières années numériques : Avril 1982.
Consacré à Chopin et ses Chants polonais transcrits par Liszt, mais aussi à l'expressivité et l'ampleur dans "Funérailles" de ce dernier compositeur.
A l'image d'un RUBINSTEIN, Claudio ARRAU a alors 79 ans.
Son émotion et ses élans sont intacts : sur le passage n°6 "Meine Freuden",
on perçoit nettement la frappe des ongles sur les touches et la respiration de cet immense artiste.
Non seulement, nous suivons la mélodie, mais aussi les vibrations du virtuose.
La main gauche n'est pas en reste et donne sa pleine assise à cet enregistrement très détaillé, dont on appréciera aussi les fins de notes.
Attention : cette prise est un test infaillible pour la transparence et la coloration dans le médium - haut médium d'un système.
Franz SCHUBERT : "Songs for male chorus".
La firme américaine Telarc nous a toujours habitué à des enregistrements hors pair.
Et ce quel que soit le style de musique.
Elle récidive ici avec le choeur d'hommes Robert Shaw.
Outre la précision exceptionnelle du chant et l'homogénéité de ce choeur, la prise de son est exemplaire.
Réalisée en Octobre 1992 "à minima" avec quelques Schoeps et Sennheiser et un Bryston 4B en écoute de monitoring,
il était normal d'obtenir un tel résultat !
Les micros judicieusement positionnés, assurent la subtile captation de l'ensemble, y compris les accompagnements de piano et
guitare présents sur certains morceaux.
Nous pénétrons dans un monde choral exceptionnel : "Die Nacht" , "Die Nachtigall", "Fruhlingsgesang" ou encore le célèbre "Standchen"
résonnent ici au plus haut.
Qui pouvait mieux servir le romantique Schubert ? Inégalable.
Margaret WHITING : "She did'nt say Yes".
But I'm going to say Yes ! Oui, cet album remasterisé par Verve en Avril 2002 est sublime.
Russell Garcia dirige l'orchestre (cordes, vents et cuivres) avec un sans faute. Ses arrangements
ajoutent une ponctuation saisissante à l'ensemble.
Bud Shank est au saxophone alto et aussi à ... la flûte (You couldn't be cuter).
Enregistré en stéréo à Los Angeles en Janvier-Février 1960, Margaret WHITING nous donne ici son interprétation
très personnelle des chansons de Jerome KERN.
Le souffle de bande est assez perceptible.
Et c'est une très bonne chose que Verve ait conservé l'intégralité du master analogique sans détruire
la beauté de la voix de Margaret.
Ainsi les "dropouts", "pops", "hiss" de la bande master sont bien présents et ces
quelques défauts concourent à un naturel bienvenu sur chaque prise.
L'image stéréo est magnifique en largeur et en profondeur.
Le contour et la séparation des instruments sont très
définis, même si il existe une certaine acidité sur les introductions des pupitres de cordes (Smoke gets in your eyes).
La batterie est placée à droite, la contrebasse alterne avec quelques slaps détaillés ("Look for the silver lining", "Why do I love you", "Dearly beloved"),
le tout laissant une libre expression à la chanteuse ("All in fun", "Remind me", "Don't ever leave me").
La voix, bien qu'assez accentuée sur les sifflantes, possède une chaleur et un timbre qui vous donnent le frisson et qui ré-équilibrent
subjectivement l'ensemble.
Sur un système projeté, orienté vers le médium et à la phase acoustique tourmentée, la chanteuse deviendra très banale
et les arrangements seront fortement gommés ...
Paul PARAY : Suppé & Auber : Ouvertures.
Chapeau bas pour ce chef (et compositeur) né au Tréport qui dirige l'Orchestre Symphonique de Detroit.
La prise de son d'origine à 3 pistes, réalisée pour Mercury par le grand ingénieur du son américain Robert Fine, date de Novembre 1959.
Fidèle à son principe, seuls trois microphones Telefunken 201 sont utilisés !
Pour la captation, ils sont minutieusement placés fonction des pupîtres de ce grand orchestre et de l'acoustique de la salle.
A l'instar de la partition, la partie technique est donc rigoureusement définie.
Le "Morning, Noon & Night in Vienna" est fabuleux.
Même si le souffle est présent - mais bien réparti - la dynamique est exceptionnelle sur cette prise.
Quelques saturations apparaissent sur le master analogique ; mais c'est si peu comparé à la direction de PARAY !
Sur la partie soliste, le violoncelle est magnifiquement détouré : on devine les mouvements d'archet du musicien.
Il s'agit aussi d'un disque - comme beaucoup dans la série Living Presence - qui ne pardonnera pas
sur une installation anémique et déséquilibrée : l'équilibre tonal doit être sans reproche et toute coloration
sur le médium du système électro-acoustique viendra encore s'amplifier sur les forte.
Le système de reproduction doit différencier en profondeur tous les pupîtres (phase) et suivre l'augmentation du rythme et
la puissance de l'orchestre entraîné par PARAY (headroom).
Malgré l'imposante masse orchestrale, la lisibilité doit rester parfaite.
Ce CD a été remasterisé en 1992 par la compagne de l'ingénieur du son de l'époque, Wilma Cozart Fine :
la mémoire et la référence sonores sont là.
C'est donc cette version stéréo que nous privilégions par rapport aux pistes récentes SACD,
même si le flux DSD à 2,8224 MHz apporte ici un peu plus de définition ; la qualité artistique est ainsi conservée.
Un exemple à suivre pour les petits nouveaux ... et aussi pour quelques professionnels.
Neville MARRINER : Offenbach : Ouvertures
Quoi de plus naturel pour un anglais habitué au Baroque que de diriger Offenbach !
Felicity LOTT ou Anne-Sophie VON OTTER ont bien surpassé quelques sopranos françaises par leur diction dans ces mêmes œuvres ...
Et les emplois à contre-courant de beaucoup d'artistes lyriques conduisent souvent à d'excellents résultats.
Cet enregistrement digital (base professionnelle 48 KHz) qui est l'un des premiers numériques gravés en CD par Philips (1981)
est exceptionnel de dynamique et de précision, quels que soient les pupitres de l'orchestre.
La compression est ici minimaliste et rend toute sa force à la dynamique du numérique (96 dB).
Et si il existe quelques manques sur les harmoniques élevées des violons, les cuivres sont reproduits avec une telle puissance !
La répartition se fait naturellement en arc de cercle à l'arrière des enceintes.
La largeur stéréo n'est pas oubliée.
Les coups de timbales qui viennent marteler plusieurs passages sont reproduits avec une vigueur peu commune.
Sur l'ouverture d' "Orphée aux Enfers", le violoncelle solo est très précis et les reprises de l'orchestre risquent
fort de transcender vos haut-parleurs ...
La direction du Philharmonia Orchestra est excellente, sans saccades : Neville MARRINER nous emmène avec force dans les propositions
musicales d'un compositeur qui gagnerait aussi à être reconnu pour son sérieux dans l'écriture.
Le co-inventeur du support numérique nous donne ici, en tant que pionnier, une démonstration aboutie de cette technologie.
Krystian ZIMERMAN : Impromptus D899 & D935
Le nouveau langage du clavier.
Enregistré en numérique en Février 1990 à Bielefeld, avec des enceintes de monitoring B&W, Deutsche Grammophon signe avec ce
pianiste au touché rare une merveille à la fois technique et artistique.
Hors concert, il nous est rarement arrivé d'avoir une telle présence, un telle ampleur sur le piano.
Quels que soient les passages aux tonalités et accents si variés, la richesse harmonique de l'instrument prédomine à chaque fois.
La prise de son assure une captation très réelle de l'instrument, sans largeur excessive et un extrème détail sur le jeu pianistique (N°2).
Sans froideur analytique.
Les effets de voile ou de masque sur le haut grave - bas médium, typiques à d'autres enregistrements de piano, ont ici disparu.
Cette qualité technique originelle, parfaitement transposée au master, nous permet de suivre avec
aisance les variations tonales au sein même de chaque impromptu.
Associée au jeu de l'artiste, la lisibilité de la main gauche est parfaitement soutenue par la technique sur les impromptus N°7 et N°8 où
l'ampleur délivrée par le piano est exceptionnelle, sans projection.
Grâce à Krystian ZIMERMAN, ces "pièces brèves, traductrices d'un instant, d'une émotion", se laissent pourtant écouter très longtemps.
Jacintha : "Here's to Ben" (A vocal tribute to Ben WEBSTER).
Rencontre entre une voix et un instrument.
Tout commence très fort techniquement : enregistré en 1998, directement en 2 pistes analogiques sur une machine vintage exceptionnelle :
un AMPEX ATR-100 tournant à 76 cm/s !
La captation de la voix de Jacintha est assurée par un microphone - plus que vintage - Neumann à tube M-49 ! Avec sa triode miniature AC701 de chez TELEFUNKEN
et son transformateur de sortie ...
Mastering réalisé suivant le procédé propriétaire à JVC (XRCD), avec une horloge atomique au Rubidium : court terme à 10-14 : où est donc passé
le jitter du studio ?!
Ce CD dépasse l'entendement à tous les niveaux.
La présence sur la voix est sans égal.
Les moindres variations de tonalité, émotions et souffle de l'interprète nous arrachent à toute écoute "standard".
Sur "Danny Boy", "Tenderly" et "In the wee small hours of morning", la voix si pleine et chaude de la chanteuse vous enveloppe littéralement.
Le bas-médium, si caractéristique pour une voix et si difficile à reproduire, passe ici avec une fluidité incroyable.
Le piano de l'excellent Kei AKAGI et le sax ténor de Teddy EDWARDS sonnent comme jamais !
Une interprétation totalement magique, si bien servie par le mélange des technologies. Comme on aime.
Précieux et merveilleux : the look of love.
More than that : the sound of love.
A suivre :
Et bien d'autres ... !
CONTACTEZ-NOUS ICI >>>