Après quelques semaines d'absence, nous voici donc de retour avec vous.

En cette pause estivale, vous êtes restés nombreux dans vos demandes depuis les plages de sable fin et autres horizons : nous vous en remercions.
Les vacances sont des moments propices à la reprise d'énergie mais aussi pour plusieurs d'entre vous, à la réflexion et aux projets audio - bravo !

Audio Musicae en a aussi profité pour renouveler quelques uns de ses éléments audio, amplis, préampli, tuner, vinyles, CDs et a établi un plan de campagne pour les mois à venir !

Si nos écoutes CD se font toujours avec les bases professionnelles horloge, drive et convertisseur, nos blocs mono à tubes sont désormais passés au rouge à 22 watts (très) efficaces, au lieu des "pauvres" 12 watts qui vous accompagnaient jusqu'alors !

Beaucoup garderont en mémoire les écoutes avec nos EL84 Tronal et je devine toujours quelques inconscients de l'audio qui préfèrent acheter à prix d'or d'autres EL84, pourtant bien tristes, remarquablement étriquées et sans nuances !
Ceux-là resteront dans leurs starting-blocks sans jamais décoller vers d'autres paysages sonores penthodiques …

Bref, nous atteignons un point culminant en puissance sur le même châssis, mais avec une configuration et un schéma totalement repris, toujours original, et assurant désormais une netteté et une assise encore supérieures à ce qui existait.

Afin de maintenir l'équilibre tonal, le filé sur la partie haut médium - aigue est encore amélioré : une définition supplémentaire qui n'amène pas de mise en avant prononcée, contrairement à la caractéristique montante et décharnée de beaucoup d'amplificateurs à transistors.

L'écoute se veut donc en permanence "accessible", avec cette partie haute qui reste lumineuse et avec beaucoup de matière.

Les tests sur cymbales et violons sont imparables pour ce type de qualification et nos amis instrumentistes qui ont découvert ces éléments en avant-première ne s'y sont pas trompés.

Dans ce qui nous préoccupe, l'homogénéité et la dynamique du message sonore sont conservées, sans agressivité sur quelque passage de la bande audio.

Rappelons que toute l'énergie du message musical se trouve dans la zone 30Hz-1KHz et que les fondamentales et harmoniques décroissent ensuite rapidement en niveau jusqu'à 16KHz environ.
D'où la nécessité de respecter les rapports entre ces deux extrêmes, sans effet de masque.
Ceci est valable pour tous les maillons de la chaîne de reproduction.

L'alimentation de nos blocs mono reste à semi-conducteurs et avec les mêmes EL84 Tronal en sortie puissance !
Une double alimentation entièrement à tubes est en cours de réalisation et nécessite un châssis séparé. Nous en connaissons déjà les autres effets bénéfiques par quelques essais et la question reste entière quant à une régulation … à tubes, bien sûr !

En tests, nous avons donc pris l'étendue (presque) complète des genres musicaux.

Les meilleurs résultats d'écoute, tous critères confondus, sont obtenus avec les remarquables prises stéréo des années 55-65.
Quelques Neumann U47, KM56, Telefunken 201 ou RCA44, associés aux Ampex 300 ou Magnecord de la grande époque y sont forcément pour quelque chose !

Ces quelques éléments électroniques constitueront d'ailleurs une prochaine étape d'écoute pour vous, le temps pour nous de rafraîchir ces raretés de 1951 et 1953 ...

Voici donc pour cet Audio qui nous anime tant !

Un doute sur notre barème de notation ? Des feuilles manquantes dans vos cahiers d'audiophile ?
Une seule solution : venez compléter vos devoirs de vacances et écouter de l'audio révisé chez Audio Musicae !

Du Livre au Disque
L'enregistrement va obliger les musiciens à s'occuper enfin de la matière sonore !
L'oeuvre belle est une intégration complète de la matière et de la pensée.

En dehors des notes écrites par le compositeur pour exprimer les rythmes, les lignes mélodiques, les harmonies, la matière sonore fait entendre, par résonances harmoniques, des notes qui ne sont pas écrites et qui pourtant donnent à l'oeuvre des qualités ou des défauts sonores.

L'enregistrement montre, comme la photographie révèle certains défauts invisibles à l'oeil nu, que ces harmoniques jouent un rôle bien plus étendu qu'on ne le pense généralement dans la qualité des oeuvres.

C'est que certains, sciemment ou instinctivement, emploient une "matière sonore" que l'on pourrait appeler propre, tandis que d'autres usent d'une manière sale, pleine de bavures ; ils harmonisent, ils orchestrent en doublant certaines notes à l'octave par des instruments de timbres différents et ne se doutent pas qu'ils produisent ainsi des harmoniques qui, échappant à l'oreille humaine, seront pourtant enregistrées et, reproduites quand le disque tournera, deviendront perceptibles.
De là viennent certaines faussetés intolérables au disque et dont on chercherait vainement la cause ailleurs.

L'enregistrement est aussi une excellente école pour les compositeurs. Il y a beaucoup de détails qui échappent à l'audition ordinaire et qui deviennent perceptibles à l'enregistrement.

Le disque supporte mal la musique où il n'y a rien, la musique amenuisée à l'excès.
Georges Migot - L'Intransigeant - Avril 1929