EDITO FEVRIER-MARS 2012

Retour Accueil


Lectures, Musiques et électroniques sérieuses.

Lectures pour tous

"The Artist" :

Les progrès techniques du cinéma sonore ont été si brusques que les réalisateurs n'ont pu suivre le mouvement.
Ils sont encore déconcertés de voir les personnages d'écran doués de paroles. Ils n'ont pas su s'adapter à tous les problèmes que posait cette formule imprévue. Ils continuent à mélanger maladroitement les traditions du théâtre et celles du cinéma muet, sans comprendre que le cinéma parlant est un art neuf et personnel qui a droit à des moyens d'expression originaux.
Mais le jour où les appareils de prises de vues ou de sons atteindront à une perfection absolue, nous verrons refuser aux réalisations du cinéma sonore, parlant, en relief et en couleurs la dignité d'art.
Ces copies serviles ne seront plus que des documents d'archives. Car c'est de l'imperfection de nos appareils que naissent aujourd'hui la plupart des éléments artistiques du cinéma.
E. Vuillermoz (Critique musical - 1930)

"L'art sous conditions" :
Trois conditions dominent l'évolution de la radio :
- La perfection de la transmission,
- La qualité de l'oeuvre interprétée,
- L'excellence de l'interprétation.
Qui ramènera à la belle musique le monde moderne, exténué de soucis, avide d'activité, serait-ce la radio ?
Peut-être, mais à condition que l'amateur soit assuré que la plus entière satisfaction soit donnée à son goût artistique.
A condition qu'il perde aussi l'habitude de chercher les postes et d'écouter cinq minutes Radio-Paris, trois minutes Daventry, quelques instants Hilversum, ... ; que ce qui l'intéresse en un mot soit plus les qualités de ce qu'il entend que la possibilité de faire en une heure le tour du monde en musique.
Combien plus émouvante par exemple la réception de Costes et Bellonte, telle que nous l'avons entendue par le haut-parleur avec le bourdonnement des moteurs, les cris de la foule, la vaste rumeur de la vie que s'il ne nous avait été transmis que quelques parole apprêtées, prononcées dans le calme de la cabine !
J. Rouché (Directeur de l'Opéra de Paris - 1932)

"Toujours d'actualité" :
Il serait puérile de nier les bienfaits artistiques et sociaux de la TSF. Les phalanges d'instrumentistes qui se plaignent justement de ne plus trouver d'auditeurs ni d'employeurs voient dans la TSF la source de tous leurs mots, dont le chômage est le premier. J'entends bien qu'ils exagèrent.
Le cinéma sonore et avant lui le phonographe, et en général toutes les formes de musique enregistrée, sont cause de manque de travail dont souffre la profession.
Que la TSF, en retenant au foyer des mélomanes qui s'ignoraient, d'autres qui allaient assouvir leur passion dans les cafés à orchestre et aux concerts ait aggravé la situation de nos artistes est difficilement niable.
Mais réjouissons-nous de voir la musique triompher en des lieux où jusqu'à présent elle était demeurée entièrement inconnue.
H. Rabaud (Chef d'Orchestre de l'Opéra et Directeur du Conservatoire de Musique de Paris - 1931)




Musicalement vôtre,

Laurent SCHWARTZ
Ingénieur Electronicien - Ingénieur du Son

L'Autre du Son

© FEVRIER-MARS 2012 AUDIO MUSICAE