EDITO DECEMBRE 2011

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Méditation transcendantale et morceaux choisis.

En ce mois de Décembre et plutôt que de vous proposer un éditorial "classique", voici quelques extraits liés à nos domaines de prédilection et glanés çà et là au hasard de nos lectures.
Allez, c'est cadeau ! ... et bonne lecture.


(1929)

> Extrait d'un article de 1929 :
L'enregistrement électrique des disques (1926) a marqué une étape remarquable dans les progrès réalisés dans la fabrication des disques.
En même temps, le phonographe lui aussi s'électrifiait, empruntant à la TSF ses amplificateurs et haut-parleurs. C'est ainsi que naquit l'électrophone, c'est à dire la machine parlante électrique, improprement appelée "pick-up" du nom d'un de ses accessoires.


(1930)

> L'Année Radiophonique :
Le 7ème Salon de la TSF de 1930 a été baptisé "Salon du Poste-Secteur". C'est là tout un programme qui ne cesse de se développer.
L'alimentation directe par le secteur offre en effet de précieux avantages parmi lesquels la propreté, la commodité, l'économie d'entretien gâce à un rendement très supérieur à celui des postes à piles ou batteries, la possibilité d'obtenir des hautes tensions de 250 à 300 volts nécessaires pour l'amplification à basse fréquence puissante et de haute qualité.
(...)
La nouvelle station de Radio-Paris aux Essarts-le-Roi était achevée depuis longtemps par la SFR avec une puissance totale de 240 KW et les antennes les plus hautes d'Europe (208 m). La stabilité de l'émetteur est assurée par un quartz à 9 Hz près.
Mais elle n'a pu entrer en service régulier qu' au mois d'Octobre dernier, lorsqu'a été terminée la pose du câble téléphonique souterrain de 40km qui la relie à l'auditorium de la rue François-1er par Saint-Cloud et Versailles, pose pour laquelle les autorisations administratives se sont faites attendre de longs mois (sic).
Ce câble possède trois paires de conducteurs affectées au service de la radiodiffusion qui peuvent transmettre les fréquences jusqu'à 17 KHz et quatre paires de conducteurs téléphoniques ordinaires.



> Conseils pratiques pour placer un diffuseur (haut-parleur):
Un diffuseur ne doit pas être mis n'importe où pour différentes raisons.
D'abord parce qu'il peut réagir sur le poste récepteur et faire vibrer les lampes de telle manière qu'il arrive à produire des "amorçages" qui se traduisent par de terribles hurlements. Ce cas est celui de tous les vieux (!) récepteurs dans lesquels les lampes étaient placées sur le dessus.
D'autre part, il faut éviter l'excès de résonance acoustique, comme aussi l'excès d'amortissement. Placé sur un tapis, près de meubles rembourrés, de rideaux, de tentures, le haut-parleur rendra mal.
Pour éviter les vibrations mécaniques transmises par le pied de l'appareil, on garnira ce pied d'une rondelle de feutre.


(1931)

> Quelques conseils à l'amateur discophile :
Les soins à donner aux disques :
Il importe avant tout de bien se pénétrer du principe que les disques ne doivent jamais être mis directement en contact soit entre eux, soit avec des surfaces solides telles que tables, tiroirs, casiers, chaises, planchers, ... etc, sous peine de les rayer et d'en détériorer les sillons.
Un disque doit donc toujours être renfermé dans son enveloppe après chaque audition.
Aussitôt sorti de son enveloppe, il faut essuyer le disque et non pas l'astiquer et le faire briller comme le font certains amateurs.
Ceci fait, il faut introduire une aiguille neuve dans le pick-up et mettre le moteur en marche.
Ce qu'il ne faut jamais oublier, c'est qu'une aiguille doit être jetée dès qu'elle a joué une face du disque.
De même il ne faut jamais poser brusquement l'aiguille sur le disque. La pointe s'émousse, s'incurve et dans ce cas dégrade toujours les sillons.
Il y a lieu de contrôler la vitesse par un stroboscope si l'on est desservi par un secteur à courant alternatif.
Un disque bien traité peut assurer des centaines d'auditions.
Enfin pour que le moteur tourne toujours à vitesse constante sans dérailler au cours des auditions, il convient de le graisser de temps en temps suivant les prescriptions du constructeur.
On oublie trop souvent ce détail qui est la cause de reproductions défectueuses.

> Musique électronique (1931):
En marge de la radiophonie, l'année écoulée a vu la réalisation et mise au point définitive d'un nouvel instrument de musique :
L'orgue électronique d'Armand Givelet qui vient de recevoir la grande Médaille d'Or de la Société d'encouragement pour l'Industrie nationale.
Il s'agit d'un appareil entièrement électrique, équipé avec des circuits oscillants et des lampes de TSF, dans lequel les tuyaux sonores sont remplacés par des haut-parleurs.
Par sa richesse de timbres et sa souplesse de manoeuvre, sa commoditié d'installation, cet orgue marque une révolution dans l'histoire de la musique.



> Marketing et W.A.F (Woman Acceptance Factor) en 1932 :
Article original de Madame Jane MARNAC (interprète au théâtre de Guitry et Feydeau ... et chanteuse).
Nothing has changed !!!


La TSF ? Quelle horreur !
Je suis moi, une martyre de la TSF.

A intervalles réguliers - et rapprochés - mon mari apporte des appareils perfectionnés.
Plus il en apporte, plus ils sont perfectionnés.
Ce qui signifie que le dernier, qui n'est vraisemblablement que l'avant-dernier, doit être bien perfectionnable.

Ces appareils ne sont là, paraît-il, que pour essais.
Bien entendu, dans l'espoir que le provisoire deviendra définitif et que l'appareil étant up to date sera dans notre foyer à poste fixe, si j'ose dire.
Hélas ! Le poste fixe devient un poste provisoire, c'est à dire qu'il devient deux fois fixe et définitif.

Il y en a pour quarante huit heures. On l'installe. Il y a des tas de lampes. Elles sont argentées.
Il y a des prises de courant. On enfonce une fiche.
On tourne des boutons. Seigneur ! Pourvu que ça n'explose pas !
Et voilà que de la caisse, sortent des bruits sans doute compréhensibles pour les initiés.
Pour moi ça fait : "broum ... brrroouum" ou bien "vizzz ... vizzz" !
C'est charmant.
C'est odieux.

On installe les haut-parleurs dans tous les coins.
Tenez, là dans notre appartement, près de la porte, il y en a deux, trois en étage et avec de beaux écrans en soie.
Au-dessous, des caisses avec des piles, des ressorts, des fils, au moins sur deux rayons.

Cette installation va, du moins le constructeur l'affirme, donner des choses merveilleuses ...

... dans quarante huit heures, ces choses merveilleuses seront jugées tellement insuffisantes qu'une nouvelle installation, encore plus prodigieuse, remplacera la précédente, qui n'est malheureusement pas la première que m'ait infligée mon mari.

Ah Messieurs, la TSF, quel martyre pour vos malheureuses femmes !

Maintenant, vous me demandez si j'ai chanté devant un micro ?
Jamais.
Tiens au fait ! Si je n'aime pas la TSF, c'est peut-être pour ça ?



(1932)

Excellentes fêtes de fin d'année à toutes et à tous !

En attendant de vous recevoir pour de nouvelles écoutes et découvertes chez AUDIO MUSICAE

Musicalement vôtre,

Laurent SCHWARTZ
Ingénieur Electronicien - Ingénieur du Son

L'Autre du Son

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