L'état esthétique de notre appareil n'est certes pas des meilleurs, sans glace d'origine, mais le choix d'achat à l'époque portait sur la
schématique intéressante mêlant subtils étages d'adaptation, de gain et filtres avec des composants d'origine intacts, principalement
les fabuleux condensateurs "Paper In Oil" intégrés à ce préamplificateur ou dans d'autres matériels de la marque : C11, C22, MC 30,...
Ces condensateurs équipent aussi le prestigieux préamplificateur Marantz 7C.
Ces condensateurs sont également très recherchés (lorsque sans fuites …) par les guitaristes amoureux du vintage (Gibson, Les Paul, …) car
ils donnent une dynamique et une palette de couleurs sonores incomparable à ces instruments.
Fabriqués par Sprague, ils portent également le nom imagé de "BumbleBee" :
en effet leur corps de résine noir et les anneaux colorés qui définissent leur valeur et leur tolérance font penser au bourdon.
Mais quel bourdon ! Celui qui va vous transporter dans un autre univers ...
La particularité de ces condensateurs est leur facteur de qualité, leur tenue dans le temps.
A l'écoute, ils sont extrêmement neutres et proposent un haut médium et aigu très soyeux.
Le rendu dynamique est exceptionnel mais l'écoute sait aussi se faire chaleureuse et reposante.
Les écarts de niveau suivent l'enregistrement original sans jamais tomber dans le démonstratif générant une fatigue auditive sur le long terme.
Preuve d'un parfait équilibre, le volume sonore dans une pièce de petites dimensions (30m²) peut être poussé sans considération avant
d'atteindre la saturation physique.
Les lignes de basses sont claires, très définies même si subjectivement l'ampleur sur la première octave et l'ouverture
sur l'infra grave pourraient être plus présentes.
La ligne mélodique est très justement marquée, avec un médium plein de nuances, jamais agressif ou projeté.
D'une manière générale, cette neutralité exemplaire à l'instar de leur utilisation sur instruments, permet de faire
ressortir toutes les qualités et défauts (!) liés à l'électronique pure depuis sa conception : schéma de principe, alimentation,
choix des tubes (types, références et marques).
Ces BumbleBee ne pardonnent donc rien et le moindre déséquilibre du système sera immédiatement mis en lumière.
Bref, de quoi donner finalement le bourdon …
D'autres technologies type MKT, MKP, polyester (…) n'arrivent pas à ce niveau de neutralité.
Sur un système transparent, on dénote rapidement un déséquilibre de l'électronique active de référence (tubes ou transistors) lié à
ces derniers modèles.
Les aigus deviennent plus durs et les basses plus confuses et trop présentes suivant ces technologies.
Le bas médium qui génère l'émotion devient maigre.
Mais l'association judicieuse de ces condensateurs avec d'autres types permet néanmoins d'assurer une très bonne neutralité en final.
A noter que d'autres types de condensateurs modernes mais très onéreux peuvent remplacer intégralement ces BumbleBee.
Là encore les matériaux tels que la matière du feuillard mais surtout la nature du diélectrique et de l'encapsulation jouent
un rôle majeur dans la neutralité et la transparence.
Ainsi des schémas fort simples peuvent donner un rendu exceptionnel ; à l'inverse des schémas complexes réalisant
des compensations purement électroniques (nombreux étages cascadés, régulations multiples, composants actifs mixtes,…)
peuvent donner des résultats médiocres si ils sont conçus autour de composants passifs de faible qualité et dont on
tente d'atténuer ou de corriger les effets.
Une fois encore, ce qui est perdu, fortement atténué, déformé en amont de la chaîne électro-acoustique ne
pourra jamais se recréer à travers un maillon intermédiaire ou final, même si il frise l'excellence.
Toute compensation ou principe de nature à faire ressortir en aval ces informations manquantes conduira au déséquilibre.
Aussi, nous ne soulignerons jamais assez l'importance des sources et la transparence de la préamplification dans une chaîne de reproduction sonore.
Pour terminer sur notre Mc Intosh C20, les prises serties et oxydées (type ferro-nickel)
sont remplacées par des contacts or assurant une amélioration notable des détails sur les petits signaux par la qualité
même du couple de contact point chaud / point froid. Les sorties sont même équipées de prises argent ...
Ce préamplificateur a été totalement optimisé en termes de choix des tubes et modifications du schéma
de manière à améliorer la scène sonore (largeur et profondeur des plans) tout en maintenant la focalisation et le
contour précis des différents instruments ou voix.
Là encore, le choix des tubes 12AX7 et 12AU7 est important : ceux très recherchés qui pourraient passer comme exceptionnels ne sont pas forcément
les meilleurs ...
Résultat final :
L'infra grave, peu présent à la base, fait alors son apparition sans conférer au grave une rondeur excessive.
La scène sonore et la dynamique trouvent alors une nouvelle dimension, ainsi que les timbres dont les nuances et la véracité sont à l'honneur.
Sur des morceaux qui pourraient conduire à de l'intermodulation (basse électrique + violon, orgue + flûte, contrebasse + voix, orgue Hammond + cymbales)
, la restitution reste limpide et l'écoute se fait toujours sans aucun effort.
Les voix seules ou chœurs sont parfaitement définis avec un positionnement stable et un détail exceptionnel des tessitures dans les chœurs.
La transparence sur les instruments et la présence sur les voix ne se traduit pas par des détails excessifs qui viendraient faire oublier
les timbres et le suivi mélodique.
En conclusion, il était temps de redécouvrir et de réanimer ce "petit" Mc Intosh !
Nous vous proposons donc de ponctuer agréablement les prochaines semaines.
A très bientôt pour continuer avec
AUDIO MUSICAE
cette belle aventure sonore.
Musicalement vôtre,
Laurent SCHWARTZ
Ingénieur Electronicien - Ingénieur du Son
L'Autre
du Son
© SEPTEMBRE-OCTOBRE 2011
AUDIO MUSICAE