EDITO - MARS / AVRIL 2010

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Histoires de musiques. Défauthèque.

Nous aimons faire découvrir à nos clients des univers musicaux variés.

De la musique classique au ska, il est bon de répéter qu'un bon système électroacoustique saura tout retranscrire.

Et pourtant certains d'entre vous disposent d'un système "adapté" à l'écoute de styles de musiques différents.
A nous de vous répéter que … c'est une erreur.

En effet, ce choix conduit à cibler un ensemble technique sur des critères subjectifs de reproduction : la musique classique se voudra plus douce et filée sur le médium-aigu, le jazz plus dynamique avec une bande passante subjective très large, l'opéra avec une projection médium atténuée, …

Mais où sont alors les vrais critères de transparence et de respect des timbres, puisque vous allez déformer, compenser jusqu'à ce que cette écoute vous plaise - à vous.
Certes, ce ne sont pas vos voisins qui écouteront à votre place (quoique dans certains cas …) et c'est votre plaisir d'écoute qu'il faut satisfaire en premier.
Mais pas au détriment de la vérité sonore.
Ou de son approche factuelle.

Il y a peu, nous avons encore fait découvrir notre système de référence (platine CD pro, convertisseurs pro, blocs monos tubes 12W, enceintes très haut rendement) à plusieurs audiophiles.
Et parmi eux certains très habitués aux concerts.
Là encore, c'est la seule référence, la seule mémorisation possible des vrais critères conduisant à l'excellence de la reproduction acoustique : timbres, dynamique, spatialisation.
Et quel plaisir d'entendre nos clients dire : on y est … c'est comme à Pleyel !

Un des critères principaux que le cerveau intègre lors de toute reproduction acoustique est bien la facilité de réception de l'œuvre musicale.
Quel que soit son style.
Cette facilité, cette fatigue inexistante à l'écoute prolongée, même à fort niveau, nous permet de recevoir pleinement la partition, les mouvements, les improvisations.
Le cerveau se concentre uniquement sur la musique et non sur la re-formulation, la re-construction de celle-ci.
L'écoute devient alors très présente, voire reposante, fonction des morceaux. Elle suit l'ambiance originelle de la prise de son, le souhait, l'émotion des interprètes transcrite par les moyens techniques et technologiques.
Par ailleurs une écoute à forte puissance sans fatigue est un signe de parfait équilibre tonal de toute la chaîne de reproduction. Nous sommes donc très loin d'une mauvaise sonorisation …

La démonstration est encore plus "évidente" sur des enregistrements historiques ; certains d'entre vous ont découvert dans notre auditorium les possibilités de lecture de 78 Tours. Des premiers enregistrements mécaniques datant de 1909 (!) à d'autres enregistrements électriques des années 50. Des matrices commerciales. Des matrices de jazz en gravure directe sur une seule face, datant de 1938 …
A chaque fois, c'est la surprise : les défauts techniques de gravure, d'usure du support, de limitation de la bande passante disparaissent au profit du réalisme sonore, au profit de la vie présente sur ces enregistrements.
De la matière, de l'assise, de la dynamique, une fluidité du message musical … bref une écoute - pourtant mono - où les plans se distinguent parfaitement en profondeur, où la résolution est bien présente.
Ce n'est pas de la nostalgie ; c'est une démonstration pure et dure de la transparence sonore.
A surtout ne pas corriger !

A trop vouloir compenser, enlever les défauts, on en détruit la vie même de la prise musicale.
On réalise alors l'effet inverse par rapport au plaisir d'écoute, par rapport à la demande du cerveau.

N'oubliez donc pas ces critères psycho-acoustiques lors du choix ou de l'optimisation de votre système.
Vous risqueriez fort de le regretter sur le long terme en vous forgeant une référence musicale sans saveur.

Le pire serait de vouloir faire "sonner" un lecteur CD comme une platine vinyle … et pourtant cette convergence voulue que certains appellent "optimisation" est une erreur totale …
Nous en avons encore eu la preuve récente sur ces lecteurs dits "optimisés" : tout a disparu, tout est lissé, entré dans un moule bien terne.

Au fait, comme moi, vous avez bien des défauts … et vous vivez avec ? parce que d'autres critères les surpassent.




Musicalement vôtre,

Laurent SCHWARTZ
Ingénieur Electronicien - Ingénieur du Son

© 03-04/2010 AUDIO MUSICAE