EDITO - FEVRIER 2010

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F.O.N.D.A.M.E.N.T.A.L

Il est bon de rappeler que la tessiture des sons fondamentaux émis par les principaux instruments de musique ainsi que par les voix humaines s'étend de 90 à 1200 Hz environ.

Au dessous de 40 Hz il n'y a pratiquement que des sons différentiels de faible puissance.

Hors piano, au dessus de 1000 Hz , on trouve les fondamentales de 8 instruments :
- Harpe
- Violoncelle
- Alto
- Violon
- Clarinette
- Hautbois
- Flûte
- Piccolo

La note la plus grave du piano possède une fondamentale de 27,5 Hz.
Le basson descend à 33 Hz.
Le jeu de 32 pieds de l'orgue à 16 Hz.

Mais ces instruments ne produisent que très peu de puissance à la fréquence fondamentale : presque toute l'énergie acoustique est émise sous forme d'harmoniques.

Le piano à queue, par suite de la plus grande longueur de ses cordes, produit plus de fondamentale à 41 Hz que le piano droit : l'oreille interprète alors subjectivement une meilleure sonorité !

De même, un haut-parleur qui restitue réellement les sons les plus graves sans création d'harmoniques produira une "belle" sonorité.
Bien que la majorité de la puissance soit émise sous forme harmonique, l'oreille peut reconstituer la fréquence fondamentale grâce aux sons différentiels.

Pour reproduire les fréquences les plus élevées avec leur "brillant" caractéristique, il est nécessaire de le faire par des corps possédant des propriétés mécaniques et élastiques (module d'Young) voisines de celles de l'instrument original (cymbales, triangle, ...).
On en déduit facilement qu'un simple cône en papier utilisé comme tweeter ne pourra jamais restituer de façon convenable et réaliste le spectre aigu, même avec un champ énorme dans l'entrefer ...

Seul un diaphragme métallique sera donc capable de reproduire ce spectre avec matière et définition, surtout lorsqu'il est chargé par un pavillon afin d'augmenter le rendement.

Venez donc découvrir (sur rendez-vous) chez AUDIO MUSICAE  ces bases de l'acoustique.


Notre sélection CD de ce mois



Brigitte ENGERER (piano) Schubert "Hymne an die Nacht" - Transcriptions de Liszt / Mirare - MIR043

Enregistré en septembre 2007 dans l'ancienne grange à blé de la Ferme de Villefavard en Limousin, le piano de Brigitte Engerer sonne ici comme jamais.

La prise de son est sublime : à la fois épurée et détaillée.
Le piano ne "s'étale" pas de manière outrageuse de gauche à droite, comme sur bien d'autres enregistrements.
Il prend corps de manière très homogène et réaliste. Le délié des différentes octaves est parfait (Mélodie hongroise).
Avec une compression quasi inexistante, on ne perd rien des élans de l'artiste.
Le plancher de bruit atteint -52dB (!), signe de l'acoustique et de l'environnement exceptionnels du lieu.

Le haut-grave bas-médium des premières octaves est magnifique.
Et les fins de notes possèdent un lyrisme et une légèreté surprenantes (Kuppelwieser Walzer).
L'ensemble est d'une tenue parfaitement rendue par un master de très haute qualité.

Sur un mauvais système, la piano sera terne, sans chaleur, avec un voile certain. Les subtils détails du jeu, les fins de notes auront disparu, ainsi que la respiration ténue de l'artiste.

Avec une préférence marquée pour la très romantique "Sérénade" (Ständchen) où Brigitte Engerer nous entraîne indéfiniment dans ses variations.

Mirare fait ici dans le beau et le raffiné. A l'image de sa sensible et merveilleuse interprète.



Musicalement vôtre,

Laurent SCHWARTZ
Ingénieur Electronicien - Ingénieur du Son

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