EDITO - NOVEMBRE 2009

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Contrôles de tonalité. Riders on the storm.

En cette saison, les couleurs automnales nous poussent au lyrisme et au romantisme le plus exacerbé et il est bon de retrouver ces chaudes dominantes.

Dans le domaine audiophile où la palette sonore se rapproche fortement du domaine pictural par les expressions (coloration, dimensionnel, profondeur, …), les contrôles de tonalité sont " normalement " banis.

Et pourtant, nombre d'amplificateurs intégrés ou préamplificateurs d'excellente facture comportent ce type de correcteurs.

Leur rôle est double : compenser dans une certaine mesure les défauts de l'enregistrement et du reste de l'installation ; modifier si il y a lieu le dosage des graves et des aigues selon le goût personnel de l'auditeur.

Leur rôle - délicat - doit donc demeurer modeste : il est tout à fait illusoire de compter sur une puissante accentuation des graves pour "sortir" des basses amples, profondes et claires d'un haut-parleur de 13 cm ...

Et pourtant, c'est déjà ce que pratiquent au mastering nombre de professionels du son qui "gonflent" les premières octaves de manière à accentuer l'effet de grave sur les mini-chaînes.

Il en est de même pour certaines radios de la bande FM qui compressent abusivement ces premières octaves pour une "meilleure sensation" sur nos autoradios.

Comme dans le domaine professionnel de très haut niveau, notre préférence est donnée aux rares correcteurs passifs (type Williamson, RC ou LC).
Leur transparence est exceptionnelle et les courbes d'ajustement en fréquence et en niveau largement suffisantes.

Mais dans les amplificateurs, c'est généralement le système actif type Baxandall qui est retenu ; si ce système présente l'avantage d'une excellente linéarité, il introduit naturellement de la distorsion.

Le fil droit avec du gain serait-il alors une image controversée ?

Lorsque l'on passe en position "flat" ou "directe" sur certains appareils, il arrive très souvent que le son devienne plus transparent, plus analytique mais aussi très froid, moins agréable, bref moins écoutable … La chaleur a disparu et les timbres ont fondu.

Là encore, il s'agit d'un compromis : l'écoute la plus définie n'est pas obligatoirement la plus raffinée.

Le plus dur à obtenir est ce que nous appellerons, par analogie, le coté " isostatique " :

Dynamique
Timbres
Spatialisation


Aucun de ces paramètres ne doit prendre le pas sur l'autre : l'équilibre sera alors rapidement détruit et notre perception auditive pourra momentanément être flattée par l'un des trois critères mais nous resterons cruellement sur notre faim :
- un passage magnifique de cordes mais sans aucune dynamique sur la reprise d'orchestre,
- un solo de contrebasse très dynamique mais sans lisibilité,
- une voix au contour précis mais au bas médium raboté.

C'est cet équilibre que nous vous proposons de découvrir chez AUDIO MUSICAE   à travers quelques très anciens préamplificateurs et amplificateurs réhabilités par nos soins et pourvus de corrections de tonalité.

Ces écoutes vous permettrons d'apprécier pleinement l'équilibre - si critique - du domaine musical à reproduire.




Musicalement vôtre,

Laurent SCHWARTZ
Ingénieur Electronicien - Ingénieur du Son

© 11/2009 AUDIO MUSICAE