EDITO - SEPTEMBRE 2009

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Programme de rentrée : glossaire Haute Fidélité.

Comme c'est la "rentrée", je vous propose de retourner dans une école qui nous est chère, celle de la Haute Fidélité, même si ce qualificatif finit de nos jours par ne plus avoir de sens.

Encore une fois, les vacances sont propices à la découverte de musiques en direct :
des récitals de piano classique à La Roque d'Anthéron en sautant au piano boogie-woogie de La Roquebrou (merci Jean-Paul Amouroux), quelques chœurs d'hommes corses et basques jusqu'au chant grégorien, ces profondes variations sont toujours profitables à nos oreilles tellement déformées par le mp3 environnant et les tristes systèmes de reproduction qu'on nous ressasse comme étant toujours supérieurs aux modèles précédents.

Les "saines" lectures déjà détaillées dans notre édito de Juillet-Août ont donc fait place à des éléments plus sérieux sur la Haute Fidélité, dont on parle déjà au milieu des années 30 :

"Enfin unique en son genre, le meuble radio-phono à 23 lampes (!) de Philips excitait la curiosité des techniciens.
Sa partie HF possède tous les perfectionnements des autres postes de Philips.
Mais c'est surtout sa partie BF qui est remarquable.
A l'aide de filtres, le courant BF est divisé en trois parties : registre grave au dessous de 160 Hz, médium entre 160 Hz et 3200 Hz, aigu au dessus de 3200 Hz. Trois amplificateurs distincts débitent sur quatre haut-parleurs. En plus du réglage de l'intensité sonore de l'ensemble, on peut régler séparément celle de chacun des amplificateurs en déterminant ainsi la courbe de reproductiion optimale.
Prix de vente : 19500 Francs : environ 11400 Euros !"

"L'acoustique du haut-parleur a préoccupé les ingénieurs de la R.C.A. qui ont trouvé qu'au lieu de la combattre, il valait mieux utiliser l'onde sonore projetée par la face arrière de la membrane. C'est ainsi que dans les nouveaux modèles de cette marque nous voyons que le haut-parleur est enfermé dans une chambre dont la résonance est déterminée par des tuyaux de dimensions variés débouchant sous l'ébénisterie. La masse d'air de la chambre de résonance joue le rôle de capacité ; celle des tuyaux peut être assimilée à une self-induction.
Les résonances sont calculées de manière à ce que les ondes qui jaillissent des tuyaux viennent s'ajouter en phase à celles qui sont projetées par la face antérieure de la membrane. Bien entendu, cette excellente disposition porte le nom de la Voix Magique."

"Nous croyons que cette année, le Salon [de la Radio] qui va s'ouvrir pourra être mis sous le signe de la Haute Fidélité en B.F., question qui semble être de plus en plus à l'ordre du jour, si l'on en juge par l'éclosion de maquettes à contre-réaction."

Extraits de "Toute la Radio - Octobre 1936". Intéressant non ?!

Sans passéisme, il est ainsi bon de se replonger dans les articles théoriques et techniques des ingénieurs reconnus qui ont laissé leur marque dans l'Histoire de la Radio et de la Haute Fidélité : Aisberg, Aschen, Besson, Brault, Briggs, Loyez, Quinet, Péricone, Riethmüller, ... pour s'apercevoir que seule la technologie a évolué au cours de toutes ces années et n'a fait que suivre la théorie explicite.

Heureusement, au niveau des amplificateurs, quelques découvreurs ont dépassé les "points de fonctionnement standard" par leur imagination et leur créativité.
Pour ceux-là, l'optimisation ne consistait pas à "étaler" dans quelques revues de l'époque - à l'instar de celles d'aujourd'hui ? - de la feuille d'or à tout va et des résistances de précision à 1% bien ridicules pour nos applications mais qui font le bonheur des fabricants d'amplificateurs "haut de gamme" à plus de 5000 €.
La démarche était bien plus profonde s'agissant prioritairement du choix du schéma et des tubes (42, 2A3, AD1, EL3, EL5, 6V6, 6L6, EL41, EL84, KT66, KT90, ..) employés pour leur musicalité incontestable et leur capacité de contraste (dynamique).


Ne confondons pas appareils de mesures, reproducteurs électro-acoustiques et sensibilité humaine.
Comme le disent certains détracteurs - dont nous faisons partie - 0.0000% de distorsion = 0 % de musique !

Fort de ces lectures nous avons posé quelques idées pour les semaines à suivre :

- écoutes comparatives avec quelques amplificateurs Vintage connus,

- écoute, avec correcteur passif grave-aigu (hérésie pour les Audiophiles ?), d'un amplificateur push-pull ultra linéaire avec ELL80 de 2 x 6W : de quoi mettre à mal les timbres et la transparence des amplificateurs modernes.
A écouter même sur un trio de contrebasses, alimentant directement nos 38 cm ...
Quant à la présence sur les voix et sur les cuivres, ce sera à vous de juger ...

- écoute de Blocs Mono de notre conception de 2 x 17 W, étage final double push-pull "particulier" de EL84 : timbres, précision et dynamique exacerbée au rendez-vous - vous avez déjà été plusieurs à apprécier cette dernière version,

- écoute amplificateur HITONE H300 récupéré dans un triste état, mais avec ses transformateurs Chrétien intacts : il est en cours de restauration électronique (finalisation Octobre 2009) et sera optimisé par nos soins, toujours avec ses 2 x 25/30W :
tout possesseur du modèle original (équipé de 7868 ou 7591) est prié de se faire connaître pour écoute comparative et sera donc cordialement invité dans notre auditorium !

- nouvelle réalisation - pour le plaisir des oreilles - avec tubes triodes ou penthodes d'époque (1930 - 1935) en gestation ; la puissance devrait frôler les 2 x 3 W.

- afin de vous familiariser avec la technique, quelques mesures apparaîtront dans nos éditos : réponse sur signaux carrés (on nous présente encore des paliers inclinés à 40Hz pour des amplis qui sont les rois du grave !), bande passante (fonction de la puissance : surprise), phase différentielle, temps de groupe (spatialisation), distorsion (si elle existe !), diaphonie (pas celle mesurée à 1 KHz qui ne veut rien dire) ...

En conclusion et bien au-delà de ces quelques termes, une chaîne qui mérite vraiment le qualificatif Haute Fidélité sait auditivement prouver ses qualités et personne ne peut rester insensible au réalisme, à l'effet de présence, à la justesse des timbres qu'elle procure.

Aucun effet de persuasion du vendeur n'est nécessaire.
Qu'il nous soit permis de citer ici la réflexion des personnes mise en présence d'une telle réalisation :
"On croirait y être"

Si à l'écoute de plusieurs disques de genres différents (et non un seul aux timbres flatteurs), une impression est ressentie, alors votre choix sera fait.

Vous aurez touché à la vraie Haute Fidélité.

L'oreille est reine et reste en final le seul juge.

Mieux qu'un glossaire, venez donc re-découvrir auditivement toutes ces bases de

La véritable Haute Fidélité chez AUDIO MUSICAE




Musicalement vôtre,

Laurent SCHWARTZ
Ingénieur Electronicien - Ingénieur du Son

© 09/2009 AUDIO MUSICAE