EDITO - DECEMBRE 2008

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Jingle Bells. Sons de cloches. Animations - small santa

Dans le domaine professionnel, les enregistrements d'aujourd'hui sont tous réalisés avec plusieurs microphones : c'est la prise de son dite < multi-micros >.

Cette technique permet de placer un microphone, voire plusieurs par instrument et assure à l'ingénieur du son ou au directeur artistique la capacité de "travailler" au mieux chaque instrument ou groupe d'instruments, sans temps excessif à passer au positionnement des micros.

Mais cette pratique est totalement contraire à celle utilisée au début de la stéréophonie :

André CHARLIN et ses enregistrements rafinés ne jure que par sa tête artificielle comportant deux seuls microphones omnidirectionnels aux emplacements des oreilles gauche et droite :
> la séparation des canaux est alors réalisée de manière purement acoustique.
Le placement de la tête par rapport à l'orchestre nécessite de nombreuses heures et essais ... mais quelle vérité !

Les américains de chez RCA ou PHILIPS MERCURY comme Robert FINE, préfèrent eux le décalage temporel des microphones :
> deux microphones omnidirectionnels sont ainsi séparés de 8 à 10 mètres pour la prise de son d'un orchestre symphonique.
Afin de combler un "certain vide sonore au centre" (si la distance excède 12 m), un troisième microphone est ajouté. Le dosage de ce troisième canal sera judicieusement choisi afin de reproduire avec exactitude la perception orchestrale en amplitude et en phase.

EMI France (Pathé Marconi - La Voix de Son Maître) utilisera également ce principe dans les années 60 avec les exceptionnels microphones NEUMANN U47 ...

Dans tous ces cas, l'enregistrement fait d'abord appel aux lois fondamentales de l'ACOUSTIQUE et non aux notions secondaires d'utilisation de MATERIELS (tables de mixages) ...

Alors ?

Aujourd'hui les conditions de coûts et de temps d'un enregistrement - d'une production phonographique - sont tels que très peu (aucun ?) de labels effectuent ce type de prise de son qui nécessite un placement très précis des microphones par rapport à l'orchestre, aux groupes d'instruments. Un nombre d'heures conséquent de répétitions devient obligatoire.
Alors que la "balance" doit être réalisée en 1/2 heure !...

Et c'est ainsi que beaucoup de nos enregistrements modernes sont dénués de toute vie : les effets si importants de réverbération du studio ou de la salle sont gommés par la trop grande proximité de microphones directionnels ou cardioides par rapport aux instruments.

Quel plaisir d'écouter les prises des années 1960 à 1980 où la masse orchestrale prend toute son ampleur, sa dynamique et où les plans des différents pupitres sont reproduits dans l'espace avec une justesse incomparable !

Car dans le milieu professionnel aussi, le VINTAGE devrait être une référence pour beaucoup à une époque où tout ce qui compte est le court terme, fût-il sans intérêt, sans plaisir, sans rafinement.

Un chef d'orchestre et violoniste a retrouvé avec émotion ces qualités qu'il vit quotidiennement à son pupitre de direction ... en nos locaux avec un amplificateur stéréo à tubes de 2 x 8 Watts !

Alors vous aussi, venez (sur RDV) découvrir quelques enregistrements hors du commun chez AUDIO MUSICAE !





Musicalement vôtre,

Laurent SCHWARTZ
Ingénieur du Son

© 12/2008 AUDIO MUSICAE