EDITO - JUILLET/AOUT 2006

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Pourquoi ? ...

Au mois de Juin nous étions à Munich au HIGH END 2006 pour de longues écoutes sur des systèmes de très haut de gamme.
Plus de 200 exposants internationaux présentaient leurs plus beaux joyaux audio.
Pour le plaisir de nos oreilles et aussi celui visuel de designs hors du commun, environ 10 marques plus ou moins connues tenaient le haut du pavé.

Un torrent de platines vinyles servait comme source de référence sur de nombreux stands avec des pressages des années 60-70 associés à d'autres rééditions et pressages de musiques actuelles de 180g.

NON ! le vinyle n'est pas mort ! Peut-être n'a t-il jamais été aussi présent dans les oreilles des mélomanes et des audiophiles qui "redécouvrent" la musique :
Quelle émotion, quelle image, quelle transparence et quelle dynamique, alors :
- voyez nos CD actuels hyper compressés pour passer dans "nos boîtes à chaussures" ou sur nos autoradios
- voyez nos CD actuels avec leurs 2 échantillons à 20 KHz, lieu de passage des harmoniques de nos chers instruments
- voyez nos CD actuels avec leur phase qui commence à faire tourner nos têtes à partir de 8 KHz
- voyez nos CD actuels dont l'image sonore est aussi plate que leur physique

En tant que professionnels de l'enregistrement sonore, nous ne pouvons par ailleurs nier les progrès accomplis en termes de distorsion, de dynamique, de rapport signal sur bruit, ainsi que la fiabilité du support dans le temps.
Sachons utiliser ces progrès au mieux. Notre critique ne se veut donc pas vraiment technologique ....

S'il vous plaît messieurs nos collègues ingénieurs du son, pensez qu'il existe un nombre croissant d'auditeurs - majorité silencieuse ? - souffrant de la médiocrité du mastering actuel : serions-nous devenus sourds pour ne juger que les zéros après la virgule et oublier toute émotion à la lecture ?

OUI, nous pensons que le numérique est une avancée certaine et nous ne tomberons pas dans les combats d'arrière-garde.
Alors faisons un minimum confiance aux oreilles des musiciens et ne cédons pas à la déformation environnante.
Nous qui sommes là pour ne transmettre que le message musical et émotionnel, ne transigeons pas sur la chaîne d'enregistrement et de monitoring : sachons associer les bons appareils, qu'ils soient analogiques ou numériques. Ouvrons nos oreilles ; allons aux concerts : imaginez notre dernier plaisir en écoutant Aldo Romano ou Stochelo Rosenberg au Festival de Samois ...

A coups de masse de Home Cinéma et de pseudo "son 3D comme si vous y étiez", nous avons détourné les auditeurs de la réalité musicale : le côté démonstratif est devenu tellement prépondérant que nous les avons finalement déçus sur le long terme.
Pourquoi autant de basses mises en avant, pourquoi de sifflantes aussi accentuées, pourquoi des studios tellement amortis que les musiciens jouent ou chantent de plus en plus fort, alors que nos moyens d'enregistrement n'ont jamais été ausssi sensibles ?
Pourquoi une telle disparition des bruits ambiants qui supprime toute vie à l'enregistrement ?
Bref pourquoi des enregistrements aussi "parfaits" qu'éthérés ?

Enfin, pourquoi en écoutant les prises de son de nos Maîtres intemporels André Charlin ou Robert Fine, retournons-nous à la vérité et à l'excellence ?

Heureusement un certain public ne s'y trompe plus, commence à se lasser des fausses références et est en train de redécouvrir, d'aprécier tout simplement, tous âges confondus, le vrai plaisir musical.

Merci à ce public - à ces clients - de nous accorder toute leur confiance musicale et auditive.

Bon été et excellentes vacances à toutes et à tous !

© 07-08/2006 AUDIO MUSICAE