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Réparation d'un amplificateur Mc INTOSH MC2505 (2 x 50W)
remise à niveau des commutateurs


Un des grand classiques à transistors de chez Mac entre 1967 et 1977. Fidèle à l'esprit Mac Intosh de l'antériorité "Tubes", les ingénieurs maintiennent un transformateur en sortie, plus exactement un autotransformateur. Les avantages en sont surtout une diminution des duretés inhérentes aux montages naissants de grande puissance à transistors (>25 Watts !). Mais aussi un désavantage qui est la réduction du facteur d'amortissement qui tombe ici à environ 10.
Monsieur M. nous apporte cet amplificateur pour les raisons suivantes : il est fonctionnel mais la coupure secteur est impossible et les vu-mètres fonctionnent aléatoirement. Après ouverture de l'appareil pour diagnostic de panne et établissement de notre devis, la surprise est grande : le commutateur arrêt-marche est remplacé par ... un potentiomètre de volume avec interrupteur pour un petit poste radio à transistors !!! Les conséquences sont les suivantes : ce type d'interrupteur possède un très faible pouvoir de coupure (quelques VA) et n'est absolument pas prévu pour tenir le courant demandé à l'appel et en fonctionnement du Mac. L'isolation de ce type de potentiomètre n'est pas en corrrespondance avec nos 230V (sécurité) et il y a risque de feu électrique lié à la très faible densité de courant autorisée dans cet élement. De plus, s'agissant d'un potentiomètre, le bouton fait encore un tour complet après l'allumage ce qui ne rentre pas vraiment dans les critères normaux de l'état de l'art d'une mise à niveau professionnelle.
Dernier point : le précédent réparateur n'a pas jugé utile de scier l'axe à la bonne longueur : le bouton d'arrêt-marche dépasse d'environ 8 mm de l'alignement normal ...


Monsieur M. nous confirme une odeur de "brûlé" lors des dernières utilisations de son amplificateur.
Le démontage de cet élément fait apparaître un contact permanent entre les 2 pôles : l'appel de courant tellement fort à l'allumage a fait fondre les 2 contacts et il s'est opéré une soudure "électrique" entre eux ! L'odeur de "brûlé" provient du support en bakélite standard et de la piste carbone qui ont profité de cette soudure pour commencer à se consumer ...
Pour la réparation nous allons choisir un commutateur rotatif neuf, utiliser un maximum de circuits, chaque circuit assurant une coupure élémentaire de 5A, soit un total de 20A, valeur très largement dimensionnée pour cette application.


Afin de réduire l'usure des contacts lié à l'arc électrique et assurer un anti-parasitage, un petit réseau RC (avec condensateur isolé à 1600V - la sécurité veut 4 x Vo soit 1000V) est installé sur le commutateur. L'axe est mis à longeur et nous recréons manuellement le chanfrein et la forme en demi-lune nécessaire à son insertion dans le bouton de commande. Le diamètre du commutateur étant légèrement supérieur au trou du châssis du Mac, un perçage de +2mm est effectué, sans aucune incidence sur l'ensemble châssis et fonctionnement.
La sensibilité d'échelle des vu-mètres est choisie par un autre commutateur rotatif 2 circuits 4 positions (-20db -10dB 0dB OFF) qui alimente un réseau série de résistances. Aux mesures, une résistance au carbone de 220 Ohms est hors valeur ; elle est remplacée. Le commutateur en défaut ne sera pas changé mais démonté complètement : la partie "galette fixe" est minutieusement désoxydée, ainsi que les 2 lames de contact tournantes. La tension mécanique de ces lames est affaiblie au cours des nombreuses manoeuvres : les lames élastiques sont donc redressées à leur juste niveau pour assurer un frottement correct sur les contacts fixes.


Les soudures des résistances sont reprises à l'argent et les résistances de masse assurant le diviseur de tension pour chacun des vu-mètres sont prolongées par un fil pour un remontage aisé ; une gaine thermo-rétractable assure la parfaite isolation de l'ensemble, le volume intérieur et la longueur des connexions initiales ne permettant pas une réinsertion facile et sans risque de court-circuit intempestif avec la masse du châssis.
Après essai et validation électrique de ces "nouveaux" contacts, la glace avant est minutieusement nettoyée : l'impression sur verre ne supporte pas de rayures ou de dérapage ...
La contre plaque avant est remontée. Un dernier contrôle de la puissance nominale en sortie est effectué avant mise en place définitive des boutons.


Il existe quelque rayures initiales, principalement sur le capot du transformateur d'alimentation ; ces rayures sont estompées lors d'un léger ravivage.
A l'écoute sur nos enceintes de monitoring à très haut rendement, cet amplificateur (comme le MC250) délivre un signal raffiné et d'une grande clarté sur le haut du spectre. Le médium possède une certaine richesse de timbres, sans dureté notable. L'extrème-grave est par contre limité, voir absent (lié à la sortie sur autotransformateur). Par rapport à nos écoutes habituelles, on perçoit un certain tassement de la dynamique lié au principe technologique de sortie. Mais l'ensemble reste très équilibré, sans fatigue auditive et a de quoi satisfaire plus d'un audiophile exigeant comme Monsieur M.